Taxi / VTC : comment choisir le meilleur statut juridique pour votre activité ? Comparatif EI, EURL, SASU, SARL et SAS.
Quand j’ai démarré mon activité de chauffeur VTC à Bordeaux , je me suis retrouvé face à un véritable casse-tête : quel statut juridique choisir ? Après des heures de recherches et de consultations, j’ai fini par trouver la formule qui me convenait. Aujourd’hui, je souhaite partager mon expérience pour aider les futurs chauffeurs à faire le bon choix.
Si vous comptez vous lancer seul comme chauffeur, trois statuts principaux s’offrent à vous : la Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU), l’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) et l’Entreprise Individuelle (EI). Chacun a ses avantages et ses inconvénients, mais d’après mon expérience, la SASU est le meilleur choix.
Statut | Imposition sur le Salaire | Imposition sur les Dividendes | Récupération des Charges | Récupération de la TVA |
---|---|---|---|---|
SASU | Cotisations sociales : environ 70% | + IR | Flat tax 30% (17.2% cotisations sociales + 12.8% IR) | Oui, déduction des charges liées à l’activité | Oui, sur les achats liés à l’activité (véhicule, essence, etc.) |
EURL | Cotisations sociales : environ 45% (régime TNS) | + IR | Dividendes soumis aux cotisations sociales (~45%) + IR (si EURL à l’IR) | Flat tax 30% (si EURL à l’IS) | Oui, déduction des charges liées à l’activité | Oui, sur les achats liés à l’activité (véhicule, essence, etc.) |
EI | Cotisations sociales : environ 22% sur le chiffre d’affaires | Non applicable, EI ne permet pas de verser des dividendes | Non, charges limitées à celles prévues par le régime micro (si applicable) | Non, non applicable en EI |
SASU (Mon choix personnel)
Elle présente plusieurs atouts pour un chauffeur indépendant. C’est le seul statut qui permet d’être affilié au régime général de la sécurité sociale, offrant ainsi une meilleure protection. Le fonctionnement est souple, et un avantage clé est que les charges sont déductibles, et la TVA est récupérable sur tous les achats liés à l’activité, y compris le véhicule.
Cependant, il est important de comprendre le régime fiscal et social de la SASU. Si vous choisissez de vous rémunérer sous forme de dividendes, ceux-ci sont soumis à une flat tax de 30 %, qui intègre 17,2 % de cotisations sociales et 12,8 % d’impôt sur le revenu. Cette option est intéressante si vous ne souhaitez pas vous verser de salaire, car les cotisations sociales sur un salaire peuvent atteindre environ 70 %. La SASU n’est donc avantageuse que si vous vous rémunérez principalement en dividendes et que vous pouvez attendre la fin de l’année pour toucher ces revenus.
Il est également à noter que si vous envisagez de prendre des dividendes et que vos revenus ne dépassent pas 40 000 €, il est souvent préférable de rester au barème progressif de l’impôt sur le revenu plutôt que d’opter pour la flat tax, car cela peut s’avérer plus avantageux fiscalement.
Si vous débutez et avez droit au chômage pendant un an après avoir quitté votre poste de salarié, il est judicieux de profiter de cette période pour ouvrir une SASU. Vous pouvez ainsi accumuler de l’argent tout en bénéficiant des allocations chômage, puis prendre des dividendes une fois par an, comme je l’ai fait personnellement. Cela permet d’optimiser au mieux les avantages fiscaux et sociaux offerts par ce statut.
L’EURL
Elle offre une alternative intéressante, mais elle comporte quelques limitations par rapport à la SASU. Elle permet de limiter votre responsabilité aux apports, ce qui est rassurant quand on transporte des clients toute la journée. Les charges sont généralement moins élevées qu’en SASU, mais la protection sociale est aussi moins avantageuse. Un point important : le capital peut être fixé à 1 €, ce qui facilite la création.
l’Entreprise Individuelle (EI)
Enfin, (EI) est sans doute le choix le plus simple pour débuter. Les avantages sont nombreux : création et gestion simplifiées, coûts réduits, comptabilité allégée, et fiscalité souple avec trois régimes possibles. Cependant, l’EI a aussi ses limites. Il est impossible de faire appel à des capitaux extérieurs, et la fiscalité peut s’avérer plus lourde que pour les sociétés. De plus, votre responsabilité n’est pas limitée, ce qui peut être risqué.
Si vous envisagez de vous associer, deux options principales s’offrent à vous : la Société à Responsabilité Limitée (SARL) et la Société par Actions Simplifiée (SAS). Chacune a ses spécificités.
La SARL est souvent privilégiée pour les entreprises familiales ou de taille moyenne. Elle offre une certaine flexibilité dans le statut du gérant, permettant à certains associés de bénéficier du régime social des salariés. Néanmoins, elle peut s’avérer lourde en termes de formalités et manquer de souplesse pour certains projets.
La SAS, quant à elle, brille par sa flexibilité. C’est le choix idéal si vous prévoyez de faire entrer de nouveaux associés à l’avenir. Elle offre également une bonne protection pour le président. En revanche, la rédaction des statuts peut s’avérer plus complexe et les charges sont généralement plus élevées.
Voici un tableau comparatif pour vous aider à y voir plus clair :
Critère | SARL | SAS |
---|---|---|
Flexibilité | Moyenne | Élevée |
Charges sociales | Variables selon le statut du gérant | Élevées |
Facilité d’entrée de nouveaux associés | Moyenne | Élevée |
Complexité des statuts | Moyenne | Élevée |
Beaucoup de chauffeurs débutants se demandent s’ils peuvent opter pour le régime de la micro-entreprise, anciennement auto-entrepreneur. La réponse est oui, mais avec quelques nuances.
Tout d’abord, il faut comprendre que la micro-entreprise n’est pas un statut juridique à proprement parler, mais un régime fiscal et social. Il peut s’appliquer à l’Entreprise Individuelle ou à l’EURL.
Les avantages de ce régime sont nombreux, surtout pour débuter :
- Démarches de création simplifiées
- Comptabilité allégée
- Exonération de TVA
- Fiscalité avantageuse
- Pas de cotisations sociales minimales
Toutefois, il y a aussi des limites à prendre en compte. Le chiffre d’affaires est plafonné, ce qui peut être contraignant si votre activité se développe rapidement. De plus, vous ne pouvez pas déduire vos charges et frais professionnels, ce qui peut peser lourd dans le budget d’un chauffeur.
Choisir le bon statut juridique pour votre activité de chauffeur taxi ou VTC est une décision cruciale qui aura un impact sur votre quotidien et vos perspectives de développement. Voici quelques conseils pour vous aider à faire le bon choix :
- Évaluez vos besoins actuels et futurs : pensez à long terme et anticipez la croissance de votre activité.
- Considérez votre situation personnelle : vos objectifs, votre patrimoine, votre situation familiale peuvent influencer votre choix.
- Pesez le pour et le contre de chaque option : utilisez un tableau comparatif pour visualiser les avantages et inconvénients.
- Consultez un expert-comptable ou un avocat : un professionnel pourra vous guider en fonction de votre situation spécifique.
- N’hésitez pas à changer : le statut choisi au départ n’est pas figé, vous pourrez le faire évoluer si nécessaire.
Comme chauffeur VTC bordelais expérimenté, je ne peux que vous encourager à prendre le temps de bien réfléchir à cette décision. Le statut juridique que vous choisirez aura un impact direct sur votre activité quotidienne, votre fiscalité et votre protection sociale. N’hésitez pas à vous faire accompagner par des professionnels pour faire le meilleur choix possible.
Quelle que soit l’option que vous choisirez, rappelez-vous que l’essentiel est de rester concentré sur la qualité de votre service. C’est ce qui fera vraiment la différence auprès de vos clients, qu’ils soient bordelais ou de passage dans notre belle région viticole.